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BACH - L'Art de la Fugue

JOHANN SEBASTIAN BACH
(1685-1750)

L’Art de la Fugue

Peter Kofler (clavecin et orgue)

RAUMKLANG - RK 3004


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Formule mathématique abstraite pour les uns, sommet de l’intelligence musicale pour les autres, L’Art de la Fugue de J.S. Bach est, quoi qu’on en pense, l’une des œuvres les plus importantes du répertoire savant occidental. Partition tardive s’il en est – Bach mourut avant de pouvoir l’achever –, les mystères qui l’entourent sont nombreux. En effet, rien ne nous renseigne sur son exécution. Était-elle envisagée comme un outil pédagogique – une suite d’exercices destinés à l’étude du contrepoint –, ou était-elle « tout simplement » vouée à une interprétation purement esthétique et tangible ? Nul ne le sait vraiment. D’autre part, l’incertitude concernant son instrumentation est totale. Cependant, bien que d’autres théories instrumentales restent valables, aujourd’hui on admet couramment que L’Art de la Fugue n’est jamais aussi bien servi que par le clavier. Aussi, ne comptez pas sur l’enregistrement de Peter Kofler pour inverser cette légitime tendance. Claveciniste et organiste intégré à plusieurs ensembles baroques parmi les plus prestigieux, il offre à ses deux instruments de prédilection le privilège d’une exécution intime menant directement au plus profond de l’œuvre. En cela, l’alternance du clavecin et de l’orgue se révèle être un choix très pertinent dans l’approche d’un mythe à la complexité avouée, mais au potentiel immensément redoutable. D’ailleurs, le principe de la fugue n’est-il pas qu’elle se doit de tirer ses ressources d’elle-même jusqu’à l’infini ? Ni ascétique ni exaltée, la version de Peter Kofler n’est ni plus ni moins que le reflet de l’essentiel des préoccupations d’un Bach en fin de vie, à savoir la quête de l’expression musicale la plus pure possible. L’Art de la Fugue ou le triomphe de l’obsession.

T. HERVÉ - 01/2011