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BACH J.S. - Suites pour violoncelle BWV 1007-1012

JOHANN SEBASTIAN BACH
(1685-1750)

Suites pour violoncelle BWV 1007-1012

Jean-Guihen Queyras (violoncelle)

HARMONIA MUNDI - HMC 901970.71 - (2 CD + 1 DVD)


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Plusieurs interprétations récentes des Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach s’affranchissent du « purisme » préalablement établi par certaines de leurs aînées : à la quête de vérité, leurs interprètes souhaitent y ajouter une part d’esthétique. Une fois la conception technique maîtrisée, l’esprit libre, tous ces esthètes peuvent alors libérer leurs émotions et associer au message original une partie de leur propre identité. Pieter Wispelwey en est un exemple remarquable (voir ici). Dans un style sensiblement différent, la lecture de Jean-Quihen Queyras se veut un peu plus fédératrice et trouve une place enviable entre la sagesse et l’imprudence. Il se glisse plus qu’il ne s’interpose entre la partition et l’instrument, sans pour autant que son jeu en devienne plus apathique. Bien au contraire, depuis le temps qu’il côtoie ces pièces, il a appris à leur donner le sens qui convient le mieux à sa personnalité. C’est seulement après en avoir bien intégré les particularités (mélodie, modulation, harmonie) qu’il leur transmet ses propres gènes artistiques (rythme, variations d’intensité, timbres) mais sans jamais recourir à de pseudo effets scabreux ou spectaculaires et cela, dans la plus grande sérénité. Aussi, il convient aussi d’associer Cécile Lenoir à sa prestation. Tout à la fois directrice artistique et ingénieur du son, son travail est en tous points remarquable. Saisi dans l’une des plus anciennes églises du sud de l’Allemagne, le violoncelle – un Goffredo Cappa de 1696 bénéficiant pour cet enregistrement d’un montage moderne – déploie une sonorité extrêmement séduisante. Associant la pierre et le bois, l’acoustique particulière de l’église Saint-Cyriak souligne agréablement la beauté de la musique et de l’instrument. À l’inverse de certaines gravures, belles, mais au pouvoir éphémère, ce disque est une véritable profession de foi qui s’inscrit d’emblée dans la tradition des interprétations majeures, plus spirituelles que cérébrales.

T. HERVÉ - 12/2007