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Firenze 1616

FIRENZE 1616

Œuvres de Saracini, Caccini, Malvezzi et Belli

Isabelle Druet (mezzo-soprano)
Arnaud Marzorati (baryton)
Philippe Roche (basse)
Le Poème Harmonique
Vincent Dumestre (direction)

ALPHA - 120


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Ce commentaire s’adresse plus spécialement aux mélomanes qui ne connaissent pas encore Vincent Dumestre et son ensemble Le Poème Harmonique, car les autres se seront déjà jetés sur ce Firenze sans qu’il soit nécessaire de les convaincre. En effet, depuis la parution de leur premier disque sur le label Alpha en 1999, ces artistes collectionnent les récompenses avec la régularité du métronome, tout en fidélisant un public de plus en plus nombreux. Autant le dire tout de suite, ce n’est pas avec ce disque qu’ils vont perdre cette habitude. Si le compositeur florentin Domenico Belli était à l’origine d’un de leurs premiers succès, c’est à nouveau sa musique qui s’inscrit au cœur de ce nouveau projet. Bien que moins populaire que sa concordance monteverdienne, son Orfeo Dolente est pourtant de la même veine, celle qui irrigua l’Italie musicale et festive de ce début de XVIIe siècle. Encore nostalgique de la Renaissance, mais déjà stimulée par les prémices du baroque, cette composition ignore délibérément le personnage d’une Eurydice déjà morte, préférant se focaliser sur Calliope, la mère d’Orphée. De là naît une écriture à la tonalité plaintive, propice à la révélation des tourments de l’âme et à la mélancolique. Outre un flair artistique qui met le sujet au rang des éléments les plus recherchés, l’autre grand mérite de Vincent Dumestre réside dans la juste attribution des rôles. Les trois personnages centraux sont d’une étonnante exemplarité et l’auditeur ne doit pas attendre longtemps pour « pénétrer » la partition. Placé dans des conditions d’écoute exceptionnelles, il ne peut qu’être impressionné par la justesse des voix, chacune s’appropriant le caractère du personnage qu’elle incarne avec une véracité qui dépasse l’entendement. Comme à l’accoutumée, le soutien instrumental est sans faille, vivant, mais sans trop de théâtralité. S’il y a très souvent une part d’émotion et de mystère dans la perfection, alors ce disque n’y échappe pas. À connaître absolument.

T. HERVÉ - 05/2008