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MERULA - Su la cetra amoroso - Aria e capricci

TARQUINIO MERULA
(1595-1665)

Su la cetra amoroso - Aria e capricci

Montserrat Figueras (soprano)
Jean-Pierre Canihac (cornet)
Ton Koopman (clavecin)
Andrew Lawrence-King (harpe)
Rolf Lislevand (vihuela, théorbe & guitare baroque)
Lorenz Duftschmid (violone)
Jordi Savall (viole de gambe)

ALIA VOX « HERITAGE » - AVSA 9862 - (SACD)


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La réédition de cet album initialement publié en 1993 sous le label Atrée nous permet de mettre la main sur l’un des plus beaux enregistrements de l’incomparable Montserrat Figueras. Ces Airs et Caprices de Tarquinio Merula – un compositeur italien contemporain de Rossi, Cavalli et Carissimi –  sont d’une beauté saisissante, et permettent d’apprécier comme il se doit l’extraordinaire personnalité lyrique de la soprano catalane. Au fil de ces structures mélodiques amples et travaillées, les pièges techniques et émotionnels ne manquent pourtant pas. Il n’en demeure pas moins que, comme le chat joue avec la souris, notre cantatrice semble y prendre un plaisir presque malin. Aussi, sa personnalité vocale claire et brillante flirte souvent avec les limites de l’acidité avec un goût du risque éminemment contrôlé. Mais là ne s’arrêtent pas les formules d’enchantement. Profitant d’un programme taillé sur mesure, on sera surtout sensible à son sens profond et varié de l’expression vocale : grave et sincère dans Un bambin che va alla scola, tendre et spirituel dans Chi vuol ch’io m’inamori, prodigieusement ensorcelant dans Hor chè tempo di dormire. Réellement motivé, l’effectif instrumental n’est pas en reste. Frottées ou pincées, dans un pur esprit poétique et sensuel, les cordes s’unissent et s’harmonisent ; le cornet à bouquin de Jean-Pierre Canihac – en tous points magistral – étant le seul à prendre « de grands airs ». Une prise de son habillement remastérisée et une présentation très soignée valident l’ensemble de la meilleure façon qu’il soit. Voilà sans doute l’un des disques les plus séduisants consacrés à Merula, et au-delà, à la musique baroque naissante. Qu’on se le dise !

T. HERVÉ - 01/2009