Certains disques, comme celui-ci, vous sautent littéralement aux oreilles et sonnent comme une évidence. Dès les premiers accords, vous savez qu’ils feront partie de ceux vers lesquels vous reviendrez sans cesse. Un déclic souvent difficile à expliquer par des mots comme l’est justement la musique de Brahms qui, au contraire de bien d’autres, ne contient pas de message. Énigmatique, mais sincère, c’est seulement une invitation au rêve, avec la poésie comme corollaire. Ce disque est une clé pour accéder à cet univers. Construit avec un sens inné du partage dans une intimité parfois violente, mais ô combien passionnelle, cette symbiose entre les cordes verticales et horizontales vous ouvrira les portes du bonheur. Comme c’est fréquemment le cas chez Hyperion, la prise de son revendique le naturel plutôt que le démonstratif. Elle confère aux instruments une authentique personnalité, sans en encourager l’un plus que l’autre. Un coup de foudre pour un coup de maître.

T. HERVÉ - 04/2006