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Pražák Quartet in concert

ŒUVRES DE HAYDN, MARTINŮ, FELD ET BEETHOVEN

Pražák Quartet in concert

Quatuor Pražák
Raaf Hekkema (saxophone)

PRAGA DIGITALS - PRD/DSD 350045 - (SACD)


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Au fil du temps, le Quatuor Pražák a fait de l’éclectisme et de l’enseignement des programmes de leurs concerts, deux de ses priorités absolues. Issu de deux prises réalisées en public, ce disque ne pouvait donc pas échapper aux prérogatives du groupe. C’est ainsi que l’on y trouve, intercalées entre le Quatuor en ré majeur, op. 50, n° 6 de Haydn et le Quatuor n° 16 en fa majeur, op. 135 de Beethoven, deux œuvres moins retentissantes : le Troisième Quatuor de Bohuslav Martinů (1890-1959) et le Quintette avec saxophone de Jindřich Feld (1925-2007). Tout d’abord, on ne peut qu’être séduit par les extrémités du programme. Pourvu d’un esprit libre et exempt de toute rigidité, son premier pôle est une excellente mise en bouche. Quant à son dernier, il nous gratifie d’un Beethoven d’une grande intensité. D’ailleurs, écrit peu de temps avant sa mort, ce quatuor ne résumerait-il pas au mieux l’existence glorieuse, mais difficile du compositeur ? Avec les Pražák, l’Andante se transforme en une sorte de lamenti pour cordes : six minutes et demie d’une tristesse et d’une résignation rarement exprimées d’une manière aussi concernée. Mais c’est la partie centrale avec Martinů qui tire peut-être le mieux son épingle du jeu. Défini par le refus du compromis, leur style, désormais reconnaissable entre tous, sied à merveille à cette écriture très personnelle, quelquefois dévergondée, en tous points à l’image de nos quatre cabotins. Encore moins usité, le Quintette de Feld nous permet d’étendre nos connaissances vers une expression musicale d’une grande inspiration. Aussi, malgré un minutage qui n’a rien de parcimonieux, ce disque défile à la vitesse de l’éclair ;  ce qui est plutôt bon signe. Entre les musiques connues et celles à connaître, mon cœur penche invariablement vers les Pražák : des artistes pédagogues hors pair.

T. HERVÉ - 10/2008