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BRAHMS - Faust - Melnikov - Zwart

JOHANNES BRAHMS
(1833-1897)

Trio pour piano, violon et cor, op. 40
Sonate pour violon et piano, op. 78
Fantaisies pour piano, op. 116

Isabelle Faust (violon)
Alexander Melnikov (piano)
Teunis van der Zwart (cor naturel)

HARMONIA MUNDI - HMC 901981


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D’innombrables raisons peuvent inciter le mélomane à acquérir ce disque. Citons seulement les principales. Tout d’abord, le programme séduit par sa combinaison équilibrée et variée, et donne une parfaite image de la portée du souffle du compositeur. Ensuite, il y a les interprètes. Ce n’est pas la première réunion organisée autour du binôme Isabelle Faust/Alexander Melnikov, et comme les précédentes (voir ici), celle-ci est des plus fertiles. Telle une valeur ajoutée, Teunis van der Zwart légitime sa présence par une interprétation grandiose du Trio pour piano, violon et cor, op. 40. Aussi, c’est pour mieux répondre au désir de donner à leur interprétation des couleurs historiquement authentiques que s’est fait le choix des instruments : un cor naturel de 1845, d’un Bösendorfer de 1875 et le désormais célèbre « La Belle au bois dormant », un Stradivarius de 1704, prolongement indissociable de la violoniste allemande. L’individualité respective de leurs sonorités se conjugue dans une union presque charnelle, coloriant ainsi les partitions de Brahms avec des teintes quasiment insoupçonnées. Quelles que soient les pièces abordées, en trio, en duo dans la Sonate pour violon et piano, op. 78, ou en solo dans les Fantaisies pour piano, op. 116, cela nous vaut des dégradés et des nuances tout à fait extraordinaires. Cette recherche de l’esthétique aboutit à l’élaboration d’un tableau émouvant, tant par son emprise poétique nourrie de doutes et de scrupules, que pour ses lignes arrondies, évocatrices et sensuelles. À la manière des plus beaux encadrements, la prise de son révèle le tout. Déroutante au départ à cause de la nature inédite des instruments, elle finit par se révéler d’une précision remarquable. Tout comme la musique qu’il défend, c’est un disque subtil qui dans la pratique se destinera plutôt aux mélomanes raffinés qu’aux dilettantistes à l’esprit élémentaire.

T. HERVÉ - 11/2008