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BEETHOVEN - Quatuors à cordes

LUDWIG VAN BEETHOVEN
(1770-1827)

Quatuor à cordes n° 2 en sol majeur, op. 18, n° 2
Quatuor à cordes n° 9 en ut majeur, op. 59, n° 3 « Razumovsky »
Quatuor à cordes n° 14 en ut dièse mineur, op. 131
Quatuor à cordes n° 15 en la mineur, op. 132

Artemis Quartet

VIRGIN CLASSICS - 50999 607102 0 8 - (2 CD)


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L’Intégrale des Quatuors à cordes de Beethoven que les Artemis enregistrent actuellement pour Virgin Classics se révèle être, au fur et à mesure de ses parutions (voir ici), comme l’une des plus appréciables du catalogue. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elles font suite à deux gravures précédemment publiées chez Ars Musici, un label depuis disparu. Aujourd’hui, le label britannique les réédite sous la forme d’un double CD à ne rater sous aucun prétexte. Outre le fait qu’il donne la possibilité d’entendre l’ensemble berlinois dans sa composition d’origine (la moitié de son effectif ayant été renouvelé en 2007), il permet surtout à la musique de Beethoven de s’exprimer à son meilleur niveau. Enregistrés en 1998 et 2002, ces quatre Quatuors sont reproduits avec une dimension réellement exceptionnelle. Confrontées au sublime opus 131, les qualités individuelles des musiciens s’épousent dans un élan collectif, portant ainsi sa structure musicale libre et inégalée au rang de chef-d’œuvre. Quelle que soit la partition, leur conviction sans limites traduit à merveille ses aspects violents ou heureux, de la même manière que leur recueillement sincère nous entraîne dans la profondeur de ses mouvements méditatifs. À titre d’exemple, leur vision du vertigineux Finale du troisième numéro de l’opus 59 est absolument grisante. Sans jamais se désunir, les Artemis développent une structure rythmique inébranlable. Aussi, dans le mouvement lent intermédiaire Molto Adagio de l’opus 132, on entre dans un royaume désincarné d’une beauté stupéfiante. On ne peut que rester admiratif devant un tel déploiement de timbres et une telle maîtrise de l’énergie. À les écouter, on prend pleinement conscience de ce qu’est un son travaillé. Adeptes du culte de l’esthétisme, ils cultivent l’art du détail. Techniquement irréprochables – quoique enregistrés dans deux lieux différents –, ces disques intenses, tendus parfois presque jusqu’à la déchirure, rayonnent par leur musicalité et leur dimension spirituelle.

T. HERVÉ - 07/2010