APPROCHE
           
PRIORITÉ
           
NIVEAU Choix n° 1
  Choix n° 2
  Infos
SCHUMANN - Klavierwerke & Kammermusik - X

ROBERT SCHUMANN
(1810-1856)

« Klavierwerke & Kammermusik - X »
Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur, op. 44
Quatuor pour piano et cordes en mi bémol majeur, op. 47

Éric Le Sage (piano)
Gordan Nikolitch (violon)
Daishin Kashimoto (violon, op. 44)
Lise Bertaud (alto)
François Salque (violoncelle)

ALPHA - 166


    Informations
    Commentaire

On a tendance à l’oublier, mais la forme musicale « quatuor avec piano » a attiré vers elle quelques-uns des plus grands compositeurs. Schumann, à l’instar de Mozart, Beethoven et Mendelssohn – pour ne citer que ceux qui l’ont précédé –, n’y fut pas insensible, allant même jusqu’à lui dédier l’une de ses plus belles partitions : le Quatuor pour piano et cordes en mi bémol majeur, op. 47. Composée rapidement durant l’automne 1842, c’est une œuvre qui recèle des trésors d’ingéniosité. D’une tessiture franche, mais assez sombre, elle procure une foule de sentiments à la tonalité et à l’intensité très schumaniennes. Construite autour de motifs mélodiques d’une élégance tantôt formelle, tantôt onctueuse – le mouvement lent est, en ce sens, d’une rare subtilité –, elle nous réserve un final enchanteur. Encore plus mélodique, le Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur, op. 44 fut composé la même année, lui aussi très promptement. D’une tonalité similaire, il affiche pourtant un caractère globalement plus radieux, exception faite d’un magnifique deuxième mouvement aux allures de marche triste et aux accents macabres et violents. D’une facture assez concertante, c’est une œuvre qui exige de ses interprètes de l’énergie et de la passion. De cela, Éric Le Sage et ses partenaires n’en manquent pas, et c’est fasciné que l’on se laisse guider par le fil de leur préoccupation musicale. Malgré un programme difficile, ils nous démontrent que celui-ci n’avait, pour eux, rien de trop ambitieux. Ainsi, qu’il soit poète lyrique ou qu’il soit dramaturge, leur Schumann s’avère d’une tenue irréprochable. C’est aussi le cas de l’esthétique sonore envisagée par Jean-Marc Laisné pour son enregistrement. Bien que l’on ait déjà connu des captations plus transparentes, celle-ci dégage un agréable parfum de musique de chambre. Scéniquement ample et précise, elle reflète merveilleusement bien la singularité d’une interprétation aussi mémorable que les chefs-d’œuvre auxquels elle se rapporte. Pour le 200e anniversaire de sa naissance, Schumann ne pouvait pas espérer meilleur hommage.

T. HERVÉ - 11/2010