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BEETHOVEN - Les derniers Quatuors

LUDWIG VAN BEETHOVEN
(1770-1827)

« Les derniers Quatuors » :
Quatuor à cordes n° 12 en mi bémol majeur, op. 127
Quatuor à cordes n° 13 en si bémol majeur, op. 130
Grande Fugue en si bémol majeur, op. 133
Quatuor à cordes n° 14 en ut dièse mineur, op. 131
Quatuor à cordes n° 15 en la mineur, op. 132
Quatuor à cordes n° 16 en fa mineur, op. 135

Tokyo String Quartet

HARMONIA MUNDI - HMU 807481.83 - (3 SACD)


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À bien l’écouter, on peut avancer que la lecture des cinq derniers Quatuors de Beethoven (des six, si l’on inclut la Grande Fugue, op. 133) du Tokyo String Quartet est d’un style assuré et serein. Avec eux, le discernement et la finesse priment sur la singularité des versions de quelques-uns de leurs plus téméraires challengers. Toutefois, que l’on ne s’y trompe pas, cette légère absence d’originalité ne condamne pas pour autant cette précieuse série de chefs-d’œuvre à l’inertie ou au mutisme ! Unis par une sonorité de bon aloi – ils bénéficient pour cela de quatre Stradivarius, ancienne propriété de Paganini –, les mouvements s’enchaînent avec une cohérence et une unité de ton exemplaires. Considéré par Beethoven comme étant son plus beau quatuor, l’op. 131 prend alors des proportions phénoménales, tandis qu’inexorablement, le vertigineux Adagio central de l’op. 132 nous entraîne aux confins de l’autisme – la surdité du composition n’étant certainement pas étranger à cet univers si personnel. De fait, si leur interprétation revendique une forme de pondération, c’est parce qu’elle s’appuie sur la raison et sur l’expérience. Elle entretient la tension, sans ressentir le besoin de l’amplifier. Par contre, pour qu’elle soit considérée dans sa juste dimension, sans doute faudra-t-il que l’auditeur partage avec elle les mêmes aptitudes. Dès lors que sa réceptivité le lui permettra, le mélomane accèdera à une technique impeccable et très expressive. Si la sagesse ne cultive pas seule la vérité, ne permet-elle pas du moins la juste appréciation des choses ? Après m’être imprégné longuement de ces trois albums, ma réponse à cette question ne peut être qu’affirmative. Enveloppé d’une qualité sonore exceptionnelle, ce témoignage des derniers opus à seize cordes de Beethoven est d’une poignante sincérité, prêt à défier les épreuves du temps.

T. HERVÉ - 01/2011