C’est l’amour sans espoir pour l’actrice Harriett Smithson qui entraîna Berlioz à la création de sa Symphonie fantastique. C’est sur les lieux mêmes de la création de l’œuvre et sur instruments anciens que John Eliot Gardiner a choisi de l’interpréter. Conformément aux souhaits du compositeur, il s’est entouré d’un effectif instrumental assez étoffé. Le résultat est aussi surprenant que splendide et, de toute évidence, plus révolutionnaire que romantique. L’acoustique si particulière de l’Ancien Conservatoire de Paris est bien restituée, un peu mate, mais permettant aux instruments de conserver leurs identités. La répartition des pupitres est précise, l’air circulant bien autour des musiciens. La sensation d’être présent dans la salle nous envahit et nous ravit durant tout le temps de cette délicieuse écoute. Un disque à connaître absolument.
T. HERVÉ - 12/2003