Bien qu’assez ignoré, Auguste Franchomme fut au violoncelle ce que Paganini fut au violon. Ce disque, romantique par définition, reprend notamment le Grand duo concertant que celui-ci composa avec son ami Chopin. L’ensemble de ce récital est d’une grande qualité mais doit-on jouer la musique de cette époque sur des instruments anciens ? Pourquoi pas si, comme c’est ici le cas, cela ne dénature pas l’esprit de l’œuvre surtout que la prise de son de Stephan Schellmann est d’un réalisme époustouflant et restitue la beauté de ces instruments d’une façon propre à désarmer toute critique. À considérer davantage comme un document que comme un disque essentiel, mais gageons qu’il saura provoquer chez les plus sensibles d’entre nous la stimulation et le trouble qui caractérisent souvent les bons moments musicaux.

T. HERVÉ - 10/2005