L’un des intérêts majeurs de ce disque, c’est de nous faire profiter de deux superbes pianos Erard qui font partie de la collection privée de Jos van Immerseel. Dans son texte de présentation, il revient sur l’évolution du piano et sur les préférences de Liszt qui, comme chacun le sait, était dans ce domaine d’une grande exigence. Il a choisi un grand piano de concert de 2m48 datant de 1886 pour les pièces de piano seul, et un demi queue de 2m12 de 1897 pour celles en duo avec violoncelle. Reconnaissons d’emblée que cette musique n’est pas très gaie. Le désespoir côtoie plus souvent le tragique qu’il ne l’évite. Et pourtant, on est attiré tout de suite dans cette nébuleuse qui nous entraîne très loin, jusqu’au sublime. Un disque qu’il convient d’acheter les yeux fermés et d’écouter les oreilles grandes ouvertes.
T. HERVÉ - 12/2005