Ce remarquable disque vient s’ajouter à l’abondante production commémorant le 250e anniversaire de la naissance de Mozart. Malheureusement, dans ce flot discographique, si l’on n’y prend pas garde, il risque bien de passer plus ou moins inaperçu. C’est donc au mélomane, et à son intégrité morale, d’agir. Comment pourrait-on ainsi laisser se noyer dans la masse une telle interprétation ? Bien sûr, nous possédons tous déjà une ou plusieurs versions de ces Sonates pour violon et clavier, mais ce que cette lecture apporte en plus, c’est la distinction, la subtilité dans la sobriété, et à ce niveau, ce n’est pas rien. Ici, la conception esthétique de l’écriture est incarnée au détour de chaque note dans un rapport intime, mais sans que les deux instruments se fondent, chacun gardant son propre destin. La musique de Mozart, jouée de cette manière, rend son approche encore plus instinctive. Elle va spontanément au cœur de l’auditeur pour communiquer directement avec lui. Pour compléter ce tableau idyllique, la prise de son séduit immédiatement. Son côté naturel, tant par la qualité des timbres que par la cohérence spatiale, rend l’ensemble très « vivant ». Voilà, ma contribution à la promotion de ce disque incontournable étant faite, c’est à votre tour de passer à l’action. Achetez-le ou volez-le (dans ce cas précis, c’est autorisé), mais faites quelque chose, sinon votre conscience vous le reprochera sans cesse.

T. HERVÉ - 01/2007