Parmi les œuvres concertantes écrites pour le violoncelle, le Concerto de Dvořák est celui qui par ses qualités musicales incontestables, doit figurer au centre de toute discothèque. Longtemps dominé par le monopole d’un Rostropovitch souverain, il trouve dans la passionnante lecture de Jean-Guihen Queyras et de Jiri Belolahvek un nouvel élan. Les climats si chers au compositeur sont subtilement dessinés. La Philharmonia de Prague ne se contente pas d’en surligner les contours. Elle y ajoute de la perspective et de la nuance. La seule écoute des premières mesures de l’Adagio suffira à vous en convaincre et à vous faire basculer dans l’euphorie. Mélange de bravoure et de passion, cette interprétation visionnaire et olympienne doit provoquer chez tout auditeur normalement constitué, un déclic irréversible ; le début d’une longue histoire d’amour pour un chef-d’œuvre qui avait décidément beaucoup à nous apprendre.

T. HERVÉ - 02/2006