Malgré leur relative importance numérique au sein de son œuvre, les mélodies de Dvořák ne sont pas de celles qui motivent le plus les chanteurs. Et pourtant, l’écoute de ce somptueux récital a de quoi nous le faire regretter. Les origines slaves de Bernarda Fink lui permettent d’accéder à ces chants d’amour avec un naturel déconcertant. Sa voix au timbre rond et sensuel et à la ligne docile et gracieuse nous irradie littéralement, et elle trouve en Roger Vignoles un contrepoint à la hauteur de sa prestation. Mais l’une des clés de cette réussite s’appuie aussi sur sa prise de son équilibrée qui allie définition, présence et relief. Devant tant de générosité, remercions tous les acteurs de ce disque. Leur cause est entendue et doit croiser l’approbation de tous les audiophiles mélomanes.

T. HERVÉ - 03/2006