Les cinq mouvements de la troisième et ultime sonate pour piano de Johannes Brahms sont à considérer comme l’apogée de son œuvre pianistique. Publiée en 1854 et dédicacée à la comtesse Ida von Hohenthal de Leipzig, c’est une pièce monumentale dont seuls les pianistes les plus confirmés peuvent espérer en extraire toute la substance. Cela donne l’occasion à Evgeny Kissin de nous livrer sans doute son meilleur disque jusqu’à aujourd’hui. Quoiqu’il existe déjà des versions de référence de la Sonate, op. 5, la dextérité inouïe et l’énergie du pianiste russe établissent ce disque au sommet de la hiérarchie. À chaque nouvelle écoute, la magie opère, nous laissant admiratifs devant une telle somme de splendeurs. Pour notre plus grand plaisir, l’ingénieur du son a su saisir de façon irréprochable ce qui constitue désormais l’un des meilleurs enregistrements de piano que l’on peut acquérir.

T. HERVÉ - 11/2004