L’ingénieur du son du label Decca, Roy Wallace, et le légendaire chef suisse Ernest Ansermet ont fait de ce disque divin une acquisition prioritaire pour tout audiophile mélomane qui se respecte. Le poème symphonique Shéhérazade fait assurément partie des plus prodigieuses pièces orchestrales que le disque met à notre disposition. Reconnu pour son sens de la mélodie et pour son atmosphère orientale, ce chef-d’œuvre né de l’imagination de Rimsky-Korsakov, nous immerge dans le monde magique des Mille et une nuits. On est immanquablement séduit par une interprétation d’une délicatesse et d’une sensibilité rares. Technologiquement, ces enregistrements qui remontent aux débuts de l’ère stéréophonique remettent bien des choses à leur place. Ils s’appuient sur des contrastes de timbres très prononcés, sur une spatialisation extrême et sur une spontanéité qui vous amène au cœur même de la musique. Malgré (ou sans doute à cause) de leur ancienneté, ils portent la technique au même niveau que celui de l’interprétation, soit, au plus haut. Une constante démonstration de l’efficacité dans la sobriété.

T. HERVÉ - 02/2004