Interprétés selon les normes instrumentales de leur époque, ces trois opus pour quatuor à cordes écrits par Haydn trouvent auprès du Quatuor Schuppanzigh un appui que seules les formations les plus magnanimes sont capables d’offrir. Rien ne semble échapper à la sensibilité et à la générosité des signataires de ce disque, ni les élans boccheriniens du sixième numéro de l’opus 9, ni les désirs de verticalité exprimés par les archets dans l’op. 74, n° 1, ni même la tonicité et la sensibilité des phrasés de « La Grenouille ». Une telle transparence dans les idées fait que même les plus simples se parent de prodigalité, l’anecdotique devenant alors exceptionnel. La fraîcheur, la spontanéité et le naturel qui sont couramment associés aux meilleurs ensembles prennent ici tout leur sens. La luminosité de la prise de son s’ajoute aux nombreux plaisirs dispensés par une interprétation instruite et sereine, mais aussi dense et vibrante. À quand les trois quatuors suivants ?

T. HERVÉ - 05/2009