Quoique sorti tout récemment, ce disque reprend des enregistrements effectués par le Quatuor Párkányi en 1999 et en 2001. Tout d’abord, il convient de préciser que les prises de son, bien que réalisées par deux équipes distinctes – mais dans un même lieu – présentent de grandes similitudes. Précises et spacieuses, elles révèlent pleinement la performance des quatre musiciens. Aussi, peu de temps suffit pour admettre que nous sommes en présence d’une formation de tout premier plan. Ardent, le quatuor de jeunesse de Beethoven est parcouru d’une allure assurée et rassurante, mais jamais pressante, de celles qui caractérisent la force tranquille. Si l’opus 95 est le plus concis de tous les quatuors écrits par le compositeur, il fait partie de ceux dans lesquels il exprime le plus ses angoisses. Là encore, les Párkányi canalisent les énergies sans les museler, et ce, avec une exceptionnelle lucidité. Quant au  Schubert, c’est pour eux un formidable motif de fusion sonore. Attentifs et mélancoliques dans l’Andante sostenuto à la sombre sérénité, souverains et passionnels dans un Presto final libérateur, ici la démonstration tourne au triomphe. La perfection préservée, plutôt que l’aventure recherchée, mais une accumulation de plaisirs bien réelle.

T. HERVÉ - 02/2009