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MOZART - Divertimento

WOLFGANG AMADEUS MOZART
(1756-1791)

Divertimento pour cordes en mi bémol majeur K. 563

FRANZ SCHUBERT
(1797-1828)

Trio à cordes en si bémol majeur D. 471

Trio Zimmermann

BIS - 1817 - (SACD)


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Mozart a trente-deux ans lorsqu’il compose son Divertimento en mi bémol majeur, la seule œuvre pour trio à cordes de son répertoire. Rarement enregistrée, c’est pourtant une pièce de chambre de grande envergure, tant pour sa durée que sa beauté ; ce disque en est la preuve flagrante. Si l’on aborde l’écoute de ses six mouvements avec beaucoup d’attention, on est cependant loin d’imaginer la surprise qui nous attend. En effet, à peine les premières mesures sont-elles entamées que déjà nos oreilles se mettent au garde-à-vous, comme fascinées par le naturel et la transparence de la prise de son. Réalisée par Hans Kipfer dans la grande salle du Nybrokajen 11 de Stockholm, celle-ci déroule un tapis rouge aux pieds de musiciens rarement aussi bien représentés. Flatté par de si bonnes intentions, le Trio Zimmermann n’a d’autres choix que celui de se surpasser. Et c’est ce qu’il ne manque pas de faire. Avec l’imagination et le talent en figure de proue, son interprétation s’accompagne d’une juste répartition des rôles. Traités sur un même pied d’égalité, les instruments – deux Stradivarius et un Guarneri – s’unissent pour rendre ce chef-d’œuvre d’une manière la plus harmonieuse qui soit. Frank Peter Zimmermann, Antoine Tamestit et Christian Poltéra, respectivement violoniste, altiste et violoncelliste, décollent le vernis qui le recouvre (son côté parfois un peu clinquant) pour se concentrer, non sans une certaine fierté, sur son authentique richesse, à savoir ses phrasés mélodieux, son caractère varié et ses accents mystérieux. Moins essentiel, mais d’esprit tout aussi généreux, le Trio à cordes en si bémol majeur de Schubert – un mouvement isolé d’une œuvre inachevée – nous rappelle qu’en matière d’inspiration, le compositeur aux lunettes rondes n’était pas en reste. D’un style plus puissant et plus dramatique, sa volonté de rompre avec le style galant de Mozart est manifeste, mais sans que cela parvienne à déstabiliser notre Trio conquérant. Là encore, nos trois instrumentistes sont tout aussi impressionnants de justesse et d’équilibre. Unis pour le meilleur, ils ne font qu’un. Vous l’aurez compris, ce disque va bien au-delà des limites que son simple intitulé voudrait volontiers nous faire croire. Oui, plus qu’un « divertissement », c’est de la musique à l’état pur. Et quel son !

T. HERVÉ - 03/2011