Midori est ce qu’il convient d’appeler un phénomène. Née à Osaka en 1971, elle reçut son premier violon pour son troisième anniversaire et seulement trois ans plus tard, pour son premier concert en public, elle interprétait un Caprice de Paganini. À l’âge de onze ans, elle jouait avec l’Orchestre Philharmonique de New York sous la baguette de Zubin Mehta, qui reconnut en elle un nouveau Heifetz. Puis ce fut au tour de Leonard Bernstein de tomber sous le charme du jeu de cette étonnante virtuose. Le programme du disque que je vous propose ici est tout à fait représentatif des prédispositions de la Japonaise. Tout d’abord comme concertiste avec un très beau Concerto pour piano et orchestre n° 1 de Wieniawsky (lui aussi enfant prodige), au caractère slave et au lyrisme bien affirmés. Ensuite, comme chambriste, en duo avec le pianiste Robert McDonald, dans un récital aussi intéressant que travaillé ; l’occasion d’appréhender certaines œuvres marginales du répertoire, dont l’exquise Romance pour violon et piano de la compositrice américaine Amy Beach. L’un et l’autre partagent le même niveau de performance ainsi qu’un sens commun des valeurs musicales dans un style irréprochable. Bref, voici un disque en tous points admirable qui fera bonne figure dans toutes les discothèques soigneusement constituées.

T. HERVÉ - 07/2006