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ENGELBERT HUMPERDINCK
(1854-1921)

Die Königskinder

Klaus Florian Vogt (ténor) - Le Fils du Roi
Juliane Banse (soprano) - La Gardienne d'oies
Christian Gerhaher (baryton) - Le musicien
Gabriele Schnaut (mezzo) - La Sorcière
Rundfunkchor Berlin
Berliner Mädchenchor
Deutsches Symphonie-Orchester Berlin
Ingo Metzmacher (direction)

CRYSTAL CLASSICS - N67044 - (3 CD)


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Parlez d’Engelbert Humperdinck à un mélomane un tant soit peu averti, et presque instantanément ce dernier vous citera le nom de son célèbre opéra Hänsel et Gretel. Si, à juste raison, ce tableau féérique qui met en scène deux enfants confrontés à une vilaine sorcière habitant une maison de pain d’épice est présenté comme l’éternel chef-d’œuvre du compositeur allemand, il ne faudrait tout de même pas oublier que ce n’est pas le seul. Ainsi, bien qu’un peu moins enchanteur que son aîné, même s’il puise comme lui son inspiration dans les contes populaires, Die Königskinder figure parmi les plus impressionnantes fresques vocales du début du XXe siècle. Cette fois-ci, Humperdinck nous relate une histoire où les passions et les sentiments s’unissent dans le but de dénoncer, naïvement, mais non moins efficacement, les déséquilibres d’une société de plus en plus indifférente : la sienne. Dans une logique que l’on considèrera volontiers d’antimatérialiste, Die Königskinder est une merveille dans son genre. Lyrique à souhait, elle fait appel à un plateau vocal à la hauteur de ses ambitions, chaque chanteur jouant son personnage à la perfection, y compris les seconds rôles. Attirée par la scène, elle ne délaisse pas pour autant la fosse. Conditionné par la sublimité d’une partition à l’allure wagnérienne (référence aux préludes, mais aussi à l’orchestration), à aucun moment le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin ne s’emmêle les pinceaux. Digne héritier du fameux RIAS Berlin de 1946, rebaptisé Radio-Symphonie-Orchester Berlin en 1956, il se distingue aussi dans les nombreux interludes musicaux. Garant de sa cohésion, Ingo Metzmacher agit en chef enthousiaste et responsable. Injustement tombés en disgrâce, ces « Enfants de roi » trouvent dans son interprétation un écho qui n’a pas fini de résonner. Tant pour son intrigue que pour la musique qui l’accompagne, voilà bel et bien une œuvre qui vaut la peine d’être explorée. Dotée d’une prise de son capable de guérir de la surdité, elle nous appelle ardemment de ses vœux. Sachons ne pas la décevoir.

T. HERVÉ - 11/2011