Tout comme le piano le fut au XIXe, le luth fut l’instrument favori du XVIe siècle. Il connut toutefois une carrière assez courte qui alla du Moyen Âge jusqu’en 1780. Ce n’est que vers la fin du XXe siècle que revit son répertoire. Ce très beau disque de pièces pour luth seul, démontre de l’envergure qu’un compositeur comme Attaingnant pouvait avoir à l’époque de la Renaissance, comme éditeur, mais aussi comme compositeur. L’interprétation que nous offre Hopkinson Smith nous séduit immédiatement, principalement dans les danses, véritables tourbillons sonores où les rythmes soutenus se traduisent immanquablement chez nous, par une véritable chorégraphie de l’esprit. Le son est très propre et naturel et favorise la communion avec l’artiste et avec sa musique. La profondeur, la chaleur et le naturel que dégagent les cordes de cet extraordinaire instrument sont à citer en exemple. Aussi, ne vous y trompez pas. Ce disque n’est pas comme les autres. Il est providentiel, donc à vénérer.

T. HERVÉ - 09/2004