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SCHÜTZ - Musikalische Exequien

HEINRICH SCHÜTZ
(1585-1672)

Musikalische Exequien SWV 279-281
Herr nun lässest Du deinen Diener in Friede Fahren SWV 432 et 433
Ich bin der Auferstehung und das Leben SWV 464
Das ist ja gewißlich wahr SWV 277
Wir glauben all an einen Gott (Samuel SCHEIDT)*

Vox Luminis
Bernard Foccroulle (orgue)*
Lionel Meunier (basse et direction)

RICERCAR - RIC 311


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Essentiellement religieuse, l’œuvre de Heinrich Schütz constitue les fondements de la musique allemande. Trait d’union entre la tradition (l’esprit humaniste) et la modernité (l’esprit baroque), elle s’appuie majoritairement sur des hymnes latins ou allemands inspirés de textes d’expression biblique ou luthérienne. Composées pour satisfaire la requête du Prince Heinrich von Reuss – un fervent croyant soucieux d’organiser par avance ses obsèques –, les Musikalische Exequien nous plongent dans un climat d’une morbidité sensuelle et lancinante. À travers ce magnifique enregistrement – et cela, près de quatre cents ans plus tard –, ces « Obsèques musicales » sont célébrées avec une sincérité et une compassion propres à nous révéler le respect et la probable estime qu’avaient, l’un pour l’autre, ces deux singuliers personnages. Tout à la fois humble et majestueuse, la pensée recueillie du compositeur trouve auprès de Lionel Meunier et de son ensemble Vox Luminis un prolongement on ne peut plus loyal et transparent. Experts en jeux d’ombres et de lumières, outre une interprétation d’une grande plénitude, ils offrent à notre sensibilité un saisissant regard sur la mort, car si la spiritualité est omniprésente, la notion d’existentialisme l’est aussi. Au gré d’une poésie qu’immanquablement chacun saura apprécier, leur chant nous entraîne vers les plus hauts sommets sacrés, tant par la teneur du message que par lecture qui nous en est donnée. Tout aussi bien conduits, les Motets Herr nun lässest Du deinen Diener in Friede Fahren, Ich bin der Auferstehung und das Leben et Das ist ja gewißlich wahr rajoute à l’intérêt que l’on doit porter à cette réalisation d’une cohérence exemplaire, et je ne parle pas ici de la remarquable pièce pour orgue de Samuel Scheidt, Wir glauben all an einen Gott que nous joue en agrément Bernard Foccroulle, ni des prouesses de l’ingénieur du son ! Une écoute mémorable, de laquelle il est impossible de sortir indemne.

T. HERVÉ - 09/2011