Véritable fresque musicale, cette symphonie lyrique est sans doute l’une des œuvres où Gustav Mahler se dévoile le plus. Toujours imprégné par la douce illusion de l’époque romantique, il lui faut devenir un homme moderne pour devoir affronter les réalités de la vie de son époque, une vie qui ne l’épargnera pas de son lot de malheurs. Cette confession se traduit par la création de cette partition bouleversante et sincère. Dès lors, il est difficile de sortir indemne de l’écoute d’une telle œuvre. Subjugués par tant de sincérité, Violeta Urmana et Michel Schade s’emparent des concepts mahlériens sans aucun maniérisme. La lecture millimétrée, mais enthousiaste et passionnée de Pierre Boulez nous permet de mieux comprendre la personnalité ambiguë d’un compositeur toujours sujet au doute. Aussi, aidé par une prise de son d’une redoutable précision, il faut se laisser emporter par cette musique merveilleuse, car elle nous mène tout droit vers la paix et la sérénité.
T. HERVÉ - 09/2004