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STRAUSS - Une Symphonie Alpestre

RICHARD STRAUSS
(1864-1949)

Une Symphonie alpestre, op. 64

Orchestre de l’Opéra National de Paris
Philippe Jordan (direction)

NAÏVE - V 5233


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Dernière grande œuvre de la série des huit poèmes symphoniques composés par Richard Strauss, Une Symphonie alpestre fut créée en octobre 1915 à la Philharmonie de Berlin par l’Orchestre de la Cour de Dresde, le compositeur se chargeant lui-même de la direction. Différente d’une symphonie telle qu’on la conçoit habituellement, cette œuvre est le récit musical d’une journée en altitude, chaque stade de la randonnée (vingt-deux au total) donnant lieu à autant d’épisodes orchestraux différents, tous étant joués d’une seule traite en un peu moins d’une heure. Placée sous l’alpenstock de Philippe Jordan, cette Alpensinfonie est d’une musicalité exceptionnelle. Plus endurant que rapide, le chef zurichois saisit parfaitement le sens d’une œuvre qui, contrairement à ce que pourrait laisser croire l’importance de l’effectif qu’elle requiert, recherche plutôt la diversité sonore que les effets tapageurs. Nous ne sommes même pas encore partis que la transition entre la nuit et le lever du soleil nous indique que la journée qui commence risque d’être palpitante ; la suite ne fera que nous le confirmer. En effet, du début de l’ascension au retour dans la vallée, tous les épisodes qui la ponctuent, qu’ils soient bucoliques, périlleux ou atmosphériques, nous rappellent la montagne avec sa beauté, mais aussi avec ses dangers. Vraisemblablement séduit par le style imagé de la partition, l’Orchestre de l’Opéra National de Paris se révèle merveilleusement évocateur. Ainsi, c’est avec beaucoup de conviction et d’application qu’il nous rapporte les événements. Subtilité des couleurs, contrastes saisissants, sonorités luxuriantes et ampleur phénoménale, tout ce qui ressort de ce gigantesque collectif instrumental participe de fort belle manière à l’impression de nature sauvage et de grands espaces. Une très belle interprétation sous forme de grand bol d’air musical.

T. HERVÉ - 06/2010