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La Cour de Bayreuth

LA COUR DE BAYREUTH

Œuvres de Hagen, Falckenhagen et Scheidler

Miguel Yisrael (luth)

BRILLIANT CLASSICS - 94026


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Jusqu’à maintenant, le luth baroque ne nous a révélé qu’une infime partie de son répertoire. De plus, à en croire les spécialistes, la qualité des œuvres qu’il recèle serait proportionnelle à son immensité. Même si l’action émérite de quelques grands interprètes nous a permis d’appréhender la musique de certains de ses plus illustres représentants (Alessandro Piccinini, Denis Gaultier, Robert de Visée, Sylvius Leopold Weiss), nombreux sont ceux qui, restés dans l’ombre, attendent que l’on s’intéresse à leur musique. Ancien élève de Rolf Lisveland et d’Hopkinson Smith, Miguel Yisrael ne reste pas les bras croisés devant l’ampleur de la tâche. En enregistrant ces pièces de Joachim Bernhard Hagen, d’Adam Falckenhagen et de Christian Gottlieb Scheidler, il nous renseigne sur trois compositeurs allemands de renom, leur musique tenant une place considérable au XVIIIe siècle à la cour de Bayreuth. Le luth étant un instrument aristocratique, la musique qui lui est dédiée l’est tout autant. En cela, l’interprétation de Miguel Yisrael n’oublie pas de nous le rappeler, même si elle n’est pas exempte d’abandon. Ayant l’âme poétique et l’imagination fertile, il met son enseignement et son talent au service de pièces harmonieuses, généreuses et d’une fluidité extraordinaire. Dans un style qui tourne résolument le dos à l’écriture en vigueur au siècle précédent (absence de ruptures, faiblesse de la polyphonie et des ornementations), les mélodies sont, de fait, d’une grande lisibilité. Faisant de la recherche des plus parfaites sonorités l’une des priorités de son jeu, c’est avec beaucoup d’adresse que le luthiste portugais apporte sa pierre à l’édifice. Idéalement capté, ce programme original et somptueux procure des moments musicaux d’une extrême pureté. Bien que non prioritaire, cette publication n’en est pas moins digne du plus grand intérêt.

T. HERVÉ - 10/2010