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BACH - Concertos pour clavecin

JOHANN SEBASTIAN BACH
(1685-1750)

Concertos pour clavecin BWV 1052, 1053, 1055 et 1056

Béatrice Martin (clavecin)
Les Folies Françoises
Patrick Cohën-Akenine (premier violon et direction)

CYPRES - CYP1661


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Quel que soit le concerto, pour qu’il puisse être apprécié dans sa réelle dimension musicale, son enregistrement doit faire valoir le plus fidèlement possible les rapports qui existent entre le soliste et les autres instruments. C’est un exercice qui peut s’avérer redoutable pour l’ingénieur du son, surtout si l’on considère la faible dynamique naturelle des deux Christian Zell  utilisés pour cet album : un modèle original de 1737 et une copie de 2001. Heureusement pour nous, il s’en sort plutôt bien, chaque clavecin assurant à tour de rôle son statut de leader, sans pour cela devoir se départir de ses frêles sonorités. Un régal. Cependant, il faut rester raisonnable avec le bouton du volume, car le niveau de sortie est assez élevé. Cette condition respectée, nous sommes les invités d’une véritable fête musicale... et sonore. D’ordinaire, ces pièces nées pour la majorité de transcriptions trouvent auprès des mélomanes que nous sommes un écho particulièrement favorable. Aussi, la version que nous propose aujourd’hui Béatrice Martin n’est pas faite pour atténuer l’intérêt que nous leur portons. Tout au contraire, elle le renforcerait que cela n’aurait rien d’étonnant. Surprenante par sa ferveur et sa franchise, elle se place d’emblée parmi les lectures les plus abouties. À la fois fougueuse et légère, elle se démarque par sa générosité et par son enthousiasme débordant, très méditerranéen, presque vivaldien. C’est vous dire ! Tout en restant fidèles aux codes de l’écriture concertante, Les Folies Françoises optent pour un effectif réduit à cinq musiciens, six en comptant Béatrice Martin. Cela ne les empêche pas de partager avec le clavecin le même esprit de convivialité. Tous fortement unis dans ce que la musique de Bach peut produire de plus délicat (le Largo du Concerto en fa mineur BWV 1056), ou de plus échevelé (l’Allegro du Concerto en ré mineur BWV 1052), les musiciens marient l’élégance à la virtuosité comme peu l’ont fait avant eux. Joué avec une précision et une finesse instrumentales remarquables, ce disque très homogène est à conseiller sans réserve.

T. HERVÉ - 04/2011