APPROCHE
           
PRIORITÉ
           
  Choix n° 1
NIVEAU Choix n° 2
  Infos
BACH - Œuvres pour orgue

JOHANN SEBASTIAN BACH
(1685-1750)

Œuvres pour orgue (Vol. 2) :
Toccata et Fugue en ré mineur BWV 565
Nun Komm'der Heiden Heiland BWV 659-661
Herr Jesu Christ dich zu uns wend BWV 655
Fantaisie en do mineur BWV 562
Ouverture à la française en si mineur BWV 831
Toccata, Adagio et Fugue en do majeur BWV 564
Wachet auf ruft uns dies Stimme BWV 645
Fantaisie et fugue en sol mineur BWV 542
Sonatina/Actus tragicus BWV 106
In dir ist Freude BWV 615

Kei Koito (orgue)

CLAVES - 50-1008


    Informations
    Commentaire

Précédée d’une excellente réputation (souvenons-nous de ses disques parus chez Harmonic Records), c’est pour le label Claves Records que l’organiste japonaise Kei Koito enregistre depuis quelques années. Après avoir consacré son talent à l’œuvre de Dietrich Buxtehude, c’est maintenant vers celle de son héritier direct, Johann Sebastian Bach, qu’elle porte toute son attention. Deuxième volume d’un cycle qui en comportera – on l’espère – bien d’autres, le disque que j’ai l’honneur de vous proposer illustre à merveille les capacités artistiques de cette grande dame du clavier. Que les mélomanes les plus méfiants qui découvrent en lever de rideau la Toccata et Fugue en ré mineur  – certainement l’œuvre la plus populaire du répertoire – redoutent un manque d’imagination, pourquoi pas ? Toutefois, à peine les premières mesures leur seront-elles parvenues, que déjà ils trouveront leurs craintes complètement déplacées. En effet, à ce niveau de performance, de telles idées ne peuvent pas résister bien longtemps. Brillante et réfléchie, la pensée de Kei Koito nous entraîne immanquablement dans les profondeurs des « délires » musicaux du Cantor. Grâce à un jeu sensible et impérieux – l’un n’empêche pas l’autre –, le Bach qu’elle nous donne à entendre passe par une recherche des plus beaux enchaînements, sa flexibilité et sa spontanéité lui autorisant cela sans problème. Virtuose dans le sens noble du terme – c’est à dire dépourvue de toute attitude ostentatoire –, elle jette sur ces morceaux bien choisis un regard saisissant, intense et lumineux. Croisez-le, et vous en aurez la chair de poule, cf. la Fantaisie et fugue en sol mineur. À la faveur d’une prise de son spacieuse et harmonieuse, l’instrument résonne dans toute sa dimension, sans agressivité ni sécheresse. Il s’agit du grand orgue de la cathédrale de Dresde : un impressionnant Gottfried Silbermann de 1755. Restauré en 2001/2002, il nous apparaît dans toute sa splendeur, ses colonnes d’air envahissant notre espace d’écoute comme par magie. L’impact musical et sonore de ce disque est donc immédiat. Facilement abordable, il nous rappelle, pour peu qu’on l’ait oublié, combien le génie de Bach s’est illustré à l’orgue. Si le nom de Kei Koito vous était jusqu’alors inconnu, une fois cette anthologie en votre possession, il y a peu de chance pour qu’ensuite il vous échappe.

T. HERVÉ - 06/2011