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BACH J.S. - Suites pour violoncelle

JOHANN SEBASTIAN BACH
(1685-1750)

Suites pour violoncelle BWV 1007-1009

Martin Zeller (violoncelle)

MA RECORDINGS - MO73A


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Bien que Martin Zeller ait déjà participé à de nombreux enregistrements, c’est la première fois que son nom figure seul sur la couverture d’un disque. Contrairement à la plupart des autres violoncellistes, c’est en deux parties qu’il a choisi de nous donner sa version des célèbres Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach, cela en respectant leur chronologie. À peine la succession d’arpèges du très populaire Prélude de la Suite en sol majeur nous est-elle parvenue, que déjà on ressent la présence d’un musicien au style naturel, pertinent et bien ordonné. Adepte de la pondération des formes et de l’harmonie des lignes, il ne se précipite pas sur la partition sans y avoir longuement réfléchi (Sarabande de la même Suite). Jamais lapidaire, d’une volonté très assurée, son jeu est à la fois élégant, éloquent et dynamique. Haut en relief et en couleur, à aucun moment il ne s’essouffle, en témoigne la Courante de la Suite en ré mineur, remarquable par sa justesse de ton et de rythme. Souple, l’archet est toujours d’une vigueur délicate. N’ayant, a priori, aucune faiblesse à dissimuler, le recours au vibrato devient alors totalement inutile. Sans chercher à faire étalage de son art, Martin Zeller nous assure une interprétation claire comme de l’eau de roche, tant par les idées qu’elle défend que par les sonorités qu’elle use pour le faire. À ce stade du commentaire, il convient de mentionner la présence d’un violoncelle d’une beauté tout aussi troublante. Il s’agit d’un Jacobus Stainer construit en 1673 à Absam, près d’Innsbruck, en Autriche. Contemporain des chefs-d’œuvre auxquels il se trouve aujourd’hui confronté, ce vénérable instrument bénéficie d’une prise de son superlative. Réalisée en l’Église de Franc-Warêt de Namur par un Todd Garfinkle toujours au mieux de sa forme, elle est d’un réalisme exceptionnel, chaque sonorité nous parvenant comme autant de senteurs boisées enivrantes. Il faudra malheureusement attendre le deuxième volume pour juger de la place de l’ensemble au sein de la discographie, mais s’il atteint le même niveau artistique et technique que celui-ci, pour moi, c’est le podium assuré.

T. HERVÉ - 07/2011