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BACH J.S. - Sonates et Partitas pour violon

JOHANN SEBASTIAN BACH
(1685-1750)

Sonates et Partitas pour violon seul BWV 1001-1006

Amandine Beyer (violon baroque)

ZIG-ZAG TERRITOIRES - ZZT 110902 - (2 CD)


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Alors que les instruments modernes développent une puissance sonore assez considérable, de nos jours, on ne compte plus les musiciens qui cherchent à redécouvrir les plaisirs des sonorités anciennes. Séduits par la clarté et la sobriété de leurs expressions ou impressionnés par le mordant de leurs rythmes, ils nous transmettent, à leur manière, la substance d’un message baroque de plus en plus présent. Ainsi, qu’ils soient identifiés comme « authentiques » ou « copies », les instruments anciens participent grandement au succès de bien des enregistrements. Pour ce qui est de celui-ci, c’est un violon baroque Pierre Jaquier de 1996 (archet d’Eduardo Gorr, 2000) qui rafle la mise. Il faut dire que celle qui l’anime est une technicienne hors pair. Imposer son nom d’une manière aussi radicale au sommet de la littérature violonistique n’est pourtant pas une mince affaire. Malgré l’ampleur de la tâche – les Sonates et Partitas pour violon seul de Bach se présentent à l’interprète comme une accumulation de difficultés –, Amandine Beyer signe là son disque le plus impressionnant, et cela, avec une facilité déconcertante. Très abouti, c’est celui qui restera collé à son image, un peu comme une auréole musicale. Élégante et racée, son écoute a eu sur moi l’effet d’une véritable gifle. Souple dans le geste comme dans la démarche (les pièces ne sont pas jouées dans l’ordre habituel), avec elle les émotions s’accompagnent de respect. Tout à la fois éclairé et rayonnant, son jeu met en lumière tout ce qui fait de la musique de Bach ce qu’elle est, à savoir : son articulation, sa forme, sa polyphonie, son contrepoint, sa progression harmonique et j’en passe. Bouleversé par son écoute, je l’ai immédiatement comparé aux versions d’artistes au moins tout aussi prestigieux. C’est à ce moment que le revers de la première gifle a atteint mon autre joue, car cette expérience m’a démontré à quel point Amandine Beyer se démarque de ses concurrents. Elle captive notre attention là où d’autres ne font que l’attirer. Reste à chacun à en juger selon ses propres références, mais, personnellement, cet enregistrement m’a littéralement sidéré. Mon compte-rendu ne serait pas complet si je ne mentionnais pas l’excellente captation de Markus Heiland. Le timbre du violon est extrêmement défini et très propre, sans dureté ni froideur. Une réalisation totalement exemplaire.

T. HERVÉ - 11/2011