C’est avec un superbe disque, qu’il y a quelques années, Jonathan Dunford nous faisait découvrir, qu’en plus de ses deux filles, le Sieur de Sainte-Colombe possédait aussi un fils ! Et non des moindres. Dignes de sa filiation, les pièces qu’il composa pour la viole sont admirables. Interprétées avec humilité malgré une technique sans égal, on en retiendra une grande profondeur et une sérénité qui doivent beaucoup à une expressivité sans pareille. Les harmonies et son cortège de dissonances nous font passer de l’ombre à la lumière avec un doux sentiment de rêve et de mélancolie. La chronique de ce disque est une nouvelle fois, l’occasion de saluer le travail mené par Jordi Savall qui, tel un missionnaire, voit le nombre de ses disciples augmenter chaque jour. De plus, Nicolas de Béco a su capter ce magnifique instrument à bonne distance, d’assez près pour nous dévoiler toutes ses subtilités et avec assez de recul pour ne pas le rendre vulgaire. Pour conclure, une immense interprétation et une musique de très haut niveau. Un disque sublime, rare et intemporel.

T. HERVÉ - 11/2004