On peut définir ce disque comme étant le résultat d’une addition : la somme d’une acoustique, d’une partition, d’un interprète et de son instrument. Une erreur dans l’une de ces valeurs, et le résultat est faussé. Enregistrées en Suède dans l’Église de Länna, les pièces pour luth qui composent ce superbe volume ont été écrites par un Silvius Leopold Weiss encore jeune. Elles attestent pourtant déjà de l’inventivité et du raffinement qui caractérisent la production du compositeur allemand. Aussi, la finesse et la préciosité du jeu de Jakob Lindberg confèrent à ces compositions un intérêt tout particulier. Sa technique admirable, à la consonance pénétrante et féline, l’aide à animer chacune de ces sonates, sans que l’ennui menace. La très belle sonorité de son instrument, authentifié comme un Sixtus Rauwolf de 1590, permet quant à elle d’en exalter les différences. Tout ceci n’est en fait qu’un sous-total, car en réalité, pour que le résultat soit juste, il ne faut pas oublier d’y ajouter une plus-value : un ingénieur du son à la hauteur. Pour cette opération, aucun doute à avoir, le label Bis a trouvé la bonne solution, et je vous encourage vivement à le vérifier par vous-même ; je suis certain que vous trouverez le même résultat que moi !

T. HERVÉ - 11/2006