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« Die Quellen des jungen Bach »

ŒUVRES DE REINCKEN, BACH, BUXTEHUDE, FROBERGER ET KERLL

« Die Quellen des jungen Bach »

Céline Frisch (clavecin)

ALPHA - 149


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Qu’on se le dise, le nouvel enregistrement de Céline Frisch est un pur trésor artistique, un peu comme l’ont été, à une époque, ceux d’un certain Gustav Leonhardt. Pourtant, avant l’écoute, hormis le nom de sa prodigieuse interprète, rien ne laissait spécialement présager que ce « Die Quellen des jungen Bach » – traduisez par « Aux sources du jeune Bach » – allait prendre une place aussi importante dans mon cœur. Articulé autour de deux des sept Toccatas écrites par un Jean Sébastien Bach qui venait juste de franchir la barre des vingt ans, ce récital explore la musique de quelques-uns des inspirateurs de ses fantasmes musicaux, à savoir celle de Reincken, de Buxtehude, de Froberger et de Kerll. Dans un style qui se veut traditionnellement assez démonstratif, les pièces qui illustrent ce programme sont avant tout basées sur des alternances de sections virtuoses et, harmoniquement, assez audacieuses, avec d’autres, plus posée, principalement fondées sur une écriture en contrepoint. Si, de prime abord, ce disque cache bien son jeu, ce n’est pas le cas de celui de son interprète qui, en toutes occasions, sait se montrer ardent, réfléchi, subtil et souverain. La claveciniste aux doigts de fée déploie toute une palette de couleurs lumineuses et sensibles aux moindres rayonnements de la partition. C’est dire si cela brille ! Grâce à un instrument aux sonorités cristallines et aériennes – le travail de captation effectué par Aline Blondiau est ici d’une précision remarquable –, c’est dotée d’un véritable sens de la filiation que Céline Frisch joue du foisonnement des notes et de leur tressaillement, nous entrainant ainsi avec elle jusqu’aux plus profonds des abîmes musicaux. Si, en 2008, son enregistrement de Pièces de clavecin de Rameau nous avait déjà fait perdre pieds (voir ici), il y a de fortes chances pour qu’aujourd’hui, celui-ci nous fasse perdre la tête.

T. HERVÉ - 03/2010