« C’est avec plaisir que je recommande le Trio Dali. Ses membres sont d’excellents instrumentistes. Mais, ce qui les rend spéciaux, c’est leur habilité à phraser leurs idées musicales pour devenir, dans un vrai sens, un trio. Le Trio Dali maîtrise un large répertoire et possède une magnifique présence scénique. Je crois qu’ils deviendront un ensemble important. » Ce n’est pas moi qui le dit, mais Menahem Pressler, le légendaire pianiste du Beaux-Arts Trio. C’est vous dire ! Avec une prise de son avantageuse et une interprétation aussi aisée qu’agréable, le Trio de Ravel trouve ici l’équilibre indispensable à sa forme. Pour cela, nos trois musiciens ont placé la barre au bon niveau : à équidistance de l’humilité et de l’exubérance. Ils traduisent avec un art consommé la violence sous-jacente de la partition. Un choix qui s’avère payant, car rarement le dosage des nuances n’aura été aussi précis, tout comme l’est, d’ailleurs, celui des tempos. Pour le reste du programme, le verdict est le même, c’est-à-dire sans appel. Toutefois, une recommandation s’impose. En effet, si avec son Bolero – œuvre fétiche s’il en est – Ravel a conquis un large public, sa musique de chambre n’est pas de celle que l’on siffle le matin sous la douche. Plus complexe, elle utilise un langage musical moins « commun », mais tout aussi efficace.

T. HERVÉ - 07/2009