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BEETHOVEN - Quatuors à cordes

LUDWIG VAN BEETHOVEN
(1770-1827)

Quatuor à cordes n° 5 en la majeur, op. 18, n° 5
Quatuor à cordes n° 3 en ré majeur, op. 18, n° 3
Quatuor à cordes n° 16 en fa majeur, op. 135

Artemis Quartet

VIRGIN CLASSICS - 50999 0708342 6


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Disque après disque, le Quatuor Artemis se positionne comme l’une des formations les plus marquantes de sa génération. De l’impétuosité qui jadis imprégnait une partie de son jeu, il a su conserver la vitalité tout en sachant se défaire d’un goût du risque parfois, peut-être, un peu trop prononcé. Effectivement, cet album qui dépasse largement le simple travail de groupe brille par son absence de contradictions. Construit autour d’une dynamique sans faille, on y découvre tout ce qui fait la qualité de la musique de Beethoven : le souffle et la générosité, mais aussi l’alternance des humeurs et le lyrisme effréné, et bien d’autres choses encore. Ainsi, tout en assumant l’héritage de Haydn et de Mozart, les quatuors de Beethoven se projettent vers d’infinis horizons. Composés entre 1798 et 1800 et dédiés au Prince Joseph Franz von Lobkowitz, le Quatuor en ré majeur, op. 18, n° 3 (chronologiquement, le premier de Beethoven) et le Quatuor en la majeur, op. 18, n° 5 (le quatrième dans l’ordre de composition) sont des œuvres qui se laissent assez facilement apprivoiser. Il faut dire que les Artemis ne ménagent pas leur peine pour nous les rendre agréables, même si l’on décèle dans leur interprétation une sorte de décontraction qui ne trompe pas quant à la maîtrise de leur jeu. Pleinement conscients du caractère versatile spécifique de bon nombre d’œuvres de cette période, les quatre musiciens s’appliquent dans les moindres variations de rythme, justement et proprement, sans en rajouter. Et cela fonctionne à merveille ! Dans le Quatuor en fa majeur, op. 135 (le dernier du compositeur), ils sont aussi impressionnants dans la transparence de leurs phrasés que dans la gestion de leurs émotions, le Lento assai étant, à ce titre, exemplaire. Sans renoncer au lyrisme – voire à l’ironie –, leur perspicacité ne nous cache rien de la modernité de l’œuvre, de son côté énigmatique et laconique. Là encore, la beauté, en abondance, impressionne. Le style beethovénien aurait-il trouvé auprès de la formation allemande l’archétype de son interprétation ?

T. HERVÉ - 07/2011