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MOZART - Concertos pour deux et trois pianos

WOLFGANG AMADEUS MOZART
(1756-1791)

Concerto pour deux pianos K. 365 (2 versions)
Concerto pour trois pianos K. 242

Ronald Brautigam (pianoforte)
Alexeï Lubimov (pianoforte)
Haydn Sinfonietta Wien
Manfred Huss (pianoforte et direction)

BIS - SACD-1618 - (SACD)


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Aux XVIIIe et XIXe siècles, les concertos destinés à plus d’un instrument soliste à la fois étaient assez rares, sans doute parce que c’est un genre des plus valorisants pour des virtuoses qui, à cette époque tout du moins, n’avaient pas forcément envie de partager l’affiche avec d’autres. Aussi, avec sa production de « symphonies concertantes » dédiées à plusieurs instruments, Mozart fait presque figure d’exception, et ce disque merveilleux donne, d’une certaine manière, raison à sa démarche. Proposé dans ses deux versions, l’une d’origine et l’autre révisée pour clarinettes, trompettes et timbales, le Concerto pour deux pianos K. 365 démontre des réelles prédispositions du compositeur pour cette formule musicale, notamment dans sa dernière orchestration, plus luxueuse que celle dont elle est issue. Le Concerto pour trois pianos K. 242, quant à lui, plus modeste, tire pourtant bien son épingle du jeu. Il faut reconnaître que nos trois pianofortistes ne partagent pas les mêmes craintes que leurs illustres aïeuls. Quelle que soit la partition, à deux ou à trois, la clairvoyance de leurs interventions évite toutes les surenchères de virtuosité, cela dans un respect mutuel et une alliance totale. Avec une élégance et une humilité qui n’excluent pas forcément le panache, ils nous mettent en connexion avec le Mozart que l’on aime entendre, celui pour lequel la vivacité de l’esprit rime avec la transparence du propos. Pour les auditeurs que nous sommes, c’est un enchantement permanent, auquel la prise de son n’est d’ailleurs pas étrangère. Les chemins qu’emprunte chaque clavier se suivent avec une grande facilité, qu’ils se longent ou qu’ils se croisent. Beaucoup de vie et de naturel. Les timbres sont d’une extraordinaire précision et les instruments d’époque du Haydn Sinfonietta de Vienne sonnent dans un environnement aux dimensions très réalistes. Un disque rare, euphorisant et grandement bénéfique à toutes discothèques mozartiennes.

T. HERVÉ - 04/2008