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Tedi Papavrami

CAMILLE SAINT-SAËNS
(1835-1921)

Introduction et Rondo capriccioso
Concerto pour violon et orchestre n° 3

ERNEST CHAUSSON
(1855-1899)

Poème pour violon et orchestre

EUGÈNE YSAŸE
(1858-1931)

Poème élégiaque

Tedi Papavrami (violon)
Orchestre Philharmonique de Liège Wallonie Bruxelles
François-Xavier Roth (direction)

ÆON - AECD 1088


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Comparés à leurs homologues d’outre-Rhin, les compositeurs français du XIXe siècle n’ont donné au violon que peu de grandes œuvres concertantes. Toutefois, telle que nous la présente cet album, leur contribution au répertoire n’en est pas moins marquante. En chef de file incontestable, Camille Saint-Saëns y est forcément bien représenté. Souvent associés, son Introduction et Rondo capriccioso et son Concerto pour violon et orchestre n° 3 figurent parmi ses œuvres les plus populaires. Toutes deux écrites pour le violoniste-virtuose Pablo de Sarasate, elles ne cachent pas moins leurs caractères que leurs différences : dynamisme et agilité pour la première – la plus ancienne aussi –, simplicité et délicatesse pour la seconde. À côté de ces pièces majeures, le Poème de Chausson et le Poème élégiaque d’Ysaÿe – Liégeois de naissance et membre privilégié de l’école franco-belge du violon – tirent merveilleusement bien leur épingle du jeu. Ces compositions, musicalement très proches l’une de l’autre, nous plongent dans une nouvelle atmosphère sonore faite de passion et d’émotions. Plus sombres et avec des motifs moins marqués, leurs proportions (un mouvement unique) demeurent néanmoins très harmonieuses. Tout à la fois digne et chatoyant, Tedi Papavrami nous sert une technique violonistique d’une incroyable perspicacité. Fort d’un jeu solide et transparent combiné à une émotivité contrôlée, il s’exprime avec une précision et une habileté qui forcent le respect. Quant à l’Orchestre philharmonique de Liège placé sous la direction de François-Xavier Roth, romantique sans en avoir l’air, il possède une sonorité clairement définie, en parfaite adéquation avec le thème abordé. Pour conclure, disons que nous sommes en présence d’une musique dépourvue de tout complexe d’infériorité, son interprétation partageant avec elle les mêmes valeurs. Très bien enregistré, ce disque devrait donc séduire plus d’un mélomane. À classer tout près de Vieuxtemps et de Lalo.

T. HERVÉ - 11/2010