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FRANZ SCHUBERT
(1797-1828)
Winterreise
Christine Schäfer (soprano)
Eric Schneider (piano)
ONYX - 4010
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Informations |
Date de l’enregistrement : Lieu de l’enregistrement : Prise de son : Minutage : |
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Commentaire |
Pourtant maintes fois arpentés, les paysages hivernaux dépeints par Schubert dans son légendaire cycle de lieder ne cessent de nous surprendre. Privilège des voix masculines, si par le passé de célèbres tessitures féminines ont contribué à sa consécration, aucune ne s’était aventurée aussi loin que Christine Schäefer. Pour son premier Winterreise, la soprano allemande affiche, d’emblée, un style très personnel. Sitôt le disque engagé, les premières mesures de Gute Nacht nous signifient que nous ne sommes pas là pour flâner. Avec elle, le pas est rapide comme il ne l’a jamais été. De plus, le ton est aussitôt donné : elle n’a pas l’intention de verser dans la compassion, mais davantage dans la pudicité. Plus témoin que victime, si elle a bien assimilé la douleur contenue dans les poèmes de Wilhem Müller, son chant la dilue dans une sorte d’insouciance, voire même de candeur, mais sans pour autant renoncer à une extraordinaire virtuosité expressive. Rien ne manque, mais tout est différent. Bien évidemment, un tel choix d’interprétation représente un risque énorme et ne peut se concevoir sans une indéfectible caution pianistique. En cela, Eric Schneider est d’une incroyable efficacité. Sa qualité d’artiste perspicace lui autorise quelques latitudes qui vont totalement dans le sens choisi par sa partenaire et qui intègrent malgré tout l’esprit du compositeur. Cet équilibre se retrouve aussi dans l’enregistrement réalisé dans l’excellente acoustique du Studio Teldex de Berlin. La finesse et l’agilité du matériau vocal sont particulièrement bien rendues. Le piano est de bonne proportion et disposé comme il faut. Aussi, jamais ce « Voyage d’hiver » ne devra être considéré comme « une version de plus » du chef-d’œuvre de Schubert, mais bien comme un apport essentiel à sa connaissance. Un travail fascinant et éminemment respectable.
T. HERVÉ - 04/2008
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