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HAYDN - La Création

JOSEPH HAYDN
(1732-1809)

La Création

Julia Kleiter (soprano)
Maximilian Schmitt (ténor)
Johannes Weisser (basse)
Rias Kammerchor
Freiburger Barockorchester
René Jacobs (direction)

HARMONIA MUNDI - HMC 992039.40 - (2 CD + 1 DVD)


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Il y a de cela cinq ans, René Jacobs nous transportait dans les plus hautes sphères musicales en enregistrant des Saisons inscrites à tout jamais dans les mémoires (voir ici). Aujourd’hui, voilà venu le moment de notre piqûre de rappel. Elle se nomme Die Schöpfung – en français, La Création. Comme son nom l’indique, ce chef-d’œuvre éternel de Haydn – écrit et chanté en langue allemande – prend pour thème la naissance de l’univers. À soixante ans, Haydn est à son zénith lorsqu’il se lance dans la composition de cet oratorio sacré. Inspiré par le Livre de la Genèse et par le poème épique de John Milton, Le Paradis perdu, tandis qu’il puise sa motivation dans l’œuvre de Haendel, c’est dans celle de Mendelssohn qu’il trouvera le plus bel écho – bien que ce dernier revendiquera davantage l’héritage de Bach. Toujours à la tête de l’Orchestre baroque de Fribourg et du Chœur de chambre de la RIAS de Berlin, René Jacobs a su, une nouvelle fois, s’entourer de solistes au lyrisme exacerbé. Farouche adversaire du prosaïsme, mais adorateur de l’action, du raffinement et du détail, sa vision du Chaos initial est saisissante. Pouvait-on espérer une sortie des ténèbres plus lumineuse ? Sa direction souple et enlevée s’accorde merveilleusement bien à la teneur spirituelle et mystérieuse de l’œuvre. Avec l’assentiment d’une prise de son ambitieuse, c’est à une profusion d’images que s’expose l’auditeur, un auditeur contemplatif, tenu en haleine du début à la fin, et immensément reconnaissant pour autant de bonheur prodigué. Si Dieu est le plus grand créateur, alors Haydn est son disciple le plus zélé et Jacobs son plus fidèle admirateur. Notons que ce double CD est accompagné d’un DVD qui nous replace dans les conditions de l’enregistrement, au milieu des micros du Studio Teldex, à Berlin. En plus des éclaircissements apportés par le maestro, ce film témoigne explicitement de l’importance de la fonction du directeur artistique, ici, Martin Sauer, le cofondateur dudit studio.

T. HERVÉ - 12/2009