Chef-d’oeuvre universel de la musique sacrée, le Requiem de Fauré traduit, avec une magistrale grandeur, la quête d’un homme face au mystère de la mort. Régulièrement, au concert comme au disque, Michel Corboz justifie de l’admiration et de l’affinité qu’il a pour cette œuvre. Dans ce énième témoignage discographique, c’est avec une grâce profondément pudique qu’il s’engage dans une brillante et pathétique lecture. Dès le début de la célébration, nous sommes plongés dans le recueillement et la méditation. Les deux solistes sont d’une noble pondération, ce qui convient parfaitement ici. Les chœurs sont en harmonie, et la douceur dont ils font preuve nous oriente vers une méditation soutenue et bienfaitrice. La prise de son nous vaut une très belle image sonore, en trois dimensions, restituée dans une acoustique de circonstance, superbement maîtrisée. Ne s’encombrant d’aucun effet démonstratif, la sensation de concert est très bien ressentie. Le seul postulat de ce disque est de servir la musique, rien que la musique. C’est en cela qu’est sa plus grande vertu.

T. HERVÉ - 10/2003