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BEETHOVEN - Sonates pour piano - Lewis

LUDWIG VAN BEETHOVEN
(1770-1827)

Sonates pour piano - Intégrale (Vol. 4) :
Sonates pour piano, op. 10, n° 1, 2 et 3
Sonate pour piano, op. 28 « Pastorale »
Sonates pour piano, op. 49, n° 1 et 2
Sonate pour piano, op. 81a « Les Adieux »
Sonate pour piano, op. 109
Sonate pour piano, op. 110
Sonate pour piano, op. 111

Paul Lewis (piano)

HARMONIA MUNDI - HMC 901909.11 - (3 CD)


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    Commentaire

Pollini, Brendel (dans sa troisième mouture) et Kovacevich font partie des noms les plus cités lorsque l’on évoque les grands interprètes modernes des sonates pour piano de Beethoven. Auteur d’une intégrale remarquable et remarquée, Paul Lewis pourra désormais s’y intercaler sans susciter la moindre contestation. Bien sûr, chacun y allant de sa personnalité, il n’est pas étonnant de déceler entre eux de grandes différences de style. À l’inverse du Beethoven de Pollini, celui de Lewis est plus docile et plus tendre ; certains diront même plus subtil. Pour preuve, son traitement de l’Adagio molto de la troisième sonate de l’opus 10 est une merveille de sensibilité. Même lorsque le rythme se veut plus violent, la virilité de son jeu n’est que temporaire et elle ne peut dissimuler totalement une affectivité charmeuse. C’est ainsi que le premier mouvement de l’opus 81a se transforme en Adieux déchirants, et le deuxième en une Absence qui n’en finit pas de nous tourmenter. Mais qu’on se rassure, sa non-violence pianistique ne s’assimile pas à de la lâcheté. Bien au contraire, son comportement ne connaît aucune faiblesse. Disons seulement que son héroïsme est masqué et que sa force est plus cérébrale que physique. Voici donc un Beethoven bien construit, complexe, mais pas compliqué, et dont les pensées se montrent d’une grande introspection. Comme on le sait, seules les émotions sincères produisent de belles sonorités, et seules les belles sonorités sont la marque des grandes interprétations. Celle-ci en est une, incontestablement. Aussi, toujours avec le même souci de la finition, les prises de son nous réservent, elles aussi, une excellente surprise. Ce quatrième et dernier volume est donc incontournable. Il vient boucler avec éclat l’une des plus belles odyssées musicales du moment.

T. HERVÉ - 07/2008