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SCHUBERT - Pièces pour piano

FRANZ SCHUBERT
(1797-1828)

Fantaisie en ut D. 650A
Trois Klavierstücke D. 946
Treize variations sur un thème d’Hüttenbrenner D. 576
Wanderer Fantaisie D. 760

Michael Endres (piano)

OEHMS CLASSICS - OC 731


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La musique pour piano de Schubert est bien trop riche pour n’être que simplement jouée. La seule lecture de son discours n’est, en effet, pas suffisante pour en évaluer la profondeur. Sans pour cela forcément renforcer le particularisme de ses atmosphères jusqu’aux niveaux prescrits par certains, une bonne interprétation ne peut pas se passer d’une personnalisation des différents climats qui la composent. Selon la nature des pièces abordées, biens menés, la hiérarchisation et le dosage soignés des sentiments ne peuvent que conduire à une meilleure compréhension de la teneur de son message. C’est exactement ce à quoi Michael Endres s’attèle tout au long de son programme. Avec la précision du chimiste, il distille les émotions jusqu’à obtenir un élixir des plus enchanteurs. Il ne joue pas Schubert, il est Schubert. Pianiste de l’ombre, ses désirs alors deviennent réalités. De la plus infime rupture aux élans les plus joyeux, il suffit de l’entendre pour comprendre que son incarnation n’a rien de virtuel. Qu’il se situe sur des partitions célèbres (les trois Klavierstücke et la Fantaisie « Wanderer ») ou sur des pages plus secondaires, son jeu affiche une constance telle que sa double personnalité ne fait aucun doute, sa perspicacité sonore, son intelligence musicale et sa sensibilité de poète lui donnant le droit d’y prétendre. De fait, son album est d’une beauté renversante. Espérons seulement qu’il soit écouté aussi loin et aussi fort qu’il le mérite, car ce n’est pas tous les jours qu’il nous en arrive des comme celui-là. Schubert comme on aime l’entendre vivre.

T. HERVÉ - 12/2009