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FRANZ SCHUBERT
(1797-1828)
Impromptus, op. 90, D. 899
Impromptus, op. 142, D. 935
Alexei Lubimov (pianofortes)
ZIG-ZAG TERRITOIRES - ZZT 100102
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Informations |
Date de l’enregistrement : Lieu de l’enregistrement : Prise de son : Minutage : |
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Commentaire |
Sauf erreur de ma part, jusqu’à aujourd’hui, seuls les grands pianos modernes se sont distingués au contact des Impromptus de Schubert. Qu’ils aient été interprétés par Krystian Zimerman, par Murray Perahia, ou chez les femmes, par Mitsuko Uchida ou Maria João Pires (voir ici) – pour ne parler que des références qui me viennent immédiatement à l’esprit –, nous avons tous à portée de la main au moins une version de ces œuvres sublimes. Mais voilà, alors que la forteresse D 899/D 935 paraissait inébranlable, le label Zig-Zag Territoires vient de dépêcher sur place l’un de ses émissaires les plus expérimentés, à savoir le pianiste russe Alexei Lubimov. Pour lui, le « dossier » n’est pas nouveau, la fréquentation de ces pièces étant presque devenue, au fil du temps, une discipline, et ce, sur tout type d’instrument. Fort de cette expérience, c’est sur les sonorités rares et affirmées de deux « mécaniques anciennes » – l’une de Matthias Müller (1810), l’autre de Joseph Shantz (1830) – qu’il a décidé de s’appuyer pour nous transmettre, au mieux, les émotions que recèlent ces deux immenses recueils. Aussi vraies que les premières minutes d’écoute s’avèrent assez déstabilisantes, une fois les repères bien établis, les moments qui suivent se révèlent comme des moments intenses et magiques. Nul besoin de se faire violence pour y accéder, les choses viennent d’elles-mêmes. Bien qu’empruntant des voies différentes de celles choisies par l’ensemble de ses adversaires, Alexei Lubimov nous mène au même sommet. Par contre, son jeu épuré et la poésie qu’il dégage nous y font parvenir dans un état quasi hypnotique. Des moindres frémissements aux élans les plus violents, il sculpte la musique de Schubert avec une simplicité sincère, mais avec la force et la concentration qui donnent au rêve la consistance de la réalité. De facto, son approche porte la marque d’une réelle recherche sonore et intellectuelle, elle-même accompagnée d’une grande cohérence. Certes, la souveraineté des Steinway & Sons, des Bösendorfer et des Fazioli n’est pas menacée. Leur souveraineté non, leur fierté sans doute un peu.
T. HERVÉ - 03/2010
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