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BRAHMS - Pièces pour piano

JOHANNES BRAHMS
(1833-1897)

Variations & Fugue sur un thème de Haendel en si bémol majeur, op. 24
Rhapsodies n° 1 et n° 2, op. 79
Six pièces pour piano, op. 118
Quatre pièces pour piano, op. 119

Murray Perahia (piano)

SONY CLASSICAL - 88697788782


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Si l’on se réfère à sa discographie, il est presque inutile d’affirmer que Murray Perahia est un pianiste qui s’investit énormément dans la densité et dans la plastique de son jeu. Admirables et admirés, ses enregistrements sont suffisamment présents dans les tiroirs de nos lecteurs pour qu’on ne l’oublie pas. Avec ce disque dédié à Brahms (un retour), on retrouve ses exigences renouvelées. Aussi bien dans l’interprétation des monumentales Variations et Fugue sur un thème de Haendel – un thème reprenant l’Air de la Suite pour clavecin en si bémol majeur de l’auteur du Messie – que dans celles qui consacrent les tardives et redoutables Pièces pour piano des opus 118 et 119 (Klavierstücke),  son approche successivement conquérante, méditative, mystérieuse, humble et passionnée donne à son interprétation une valeur de référence. Bien que la musique de Brahms s’accommode difficilement de toute forme de virtuosité apparente, elle ne réclame pas moins à ses interprètes un bagage pianistique conséquent. Ce à quoi parvient Murray Perahia à travers son toucher tout aussi subtil que vigoureux, c’est justement de lui permettre d’exprimer sa richesse sans qu’aucun aspect purement technique se manifeste. Confronté à cette complexité, sa lecture de deux Rhapsodies, op. 79 s’avère extrêmement passionnante. Malgré leur concision, placées sous la coupe du pianiste américain, ces pièces de la maturité se présentent à nous dans des proportions romantiques et mélancoliques bien définies. C’est simple et c’est beau. Au bout du compte, c’est certainement l’un de ses albums les plus aboutis. Autant dire que l’on atteint l’exceptionnel. Ajoutons à ce tableau idyllique que la prise de son est d’un réalisme stupéfiant. La dimension physique et la dimension musicale de l’instrument y sont reproduites à la perfection, tout comme le sont l’implication et la virtuosité dépouillée du musicien. Brahms par Perahia, c’est l’équilibre du geste et de la pensée. Un très grand disque de piano de l’année 2010.

T. HERVÉ - 12/2010