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Live in Vienna

LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770-1827)

Sonate pour piano n° 3 en ut majeur, op. 2, n° 3
Sonate pour piano n° 23 en fa mineur, op. 57 « Appassionata »

ISAAC ALBÉNIZ
(1860-1909)

Iberia, Livre I

SERGE PROKOFIEV (1891-1953)

Sonate pour piano n° 7, op. 83

FRÉDÉRIC CHOPIN (1810-1949)

Étude en la bémol majeur, op. 25, n° 1
Polonaise n° 6, op. 53 « Héroïque »
Grande Valse brillante n° 2 en la bémol majeur, op. 34, n° 1

Lang Lang (piano)

SONY CLASSICAL - 88697719002


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Certes, l’ascension médiatique de Lang Lang doit autant à son comportement démonstratif qu’à ses talents pianistiques. Toutefois, la critique n’ayant d’intérêt que si elle demeure objective, c’est sans préjugé que nous aborderons ce « Live in Vienna », sa haute valeur artistique nous épargnant de prospecter des terrains dont, finalement, nous n’avons que faire. Présenté en édition limitée sous la forme d’un luxueux digipack contenant deux CD et un DVD, cet enregistrement paru en septembre 2010 a pourtant bien failli m’échapper. Depuis, rassuré d’avoir évité un tel préjudice, les écoutes s’enchaînent avec, à chaque fois, la même satisfaction. Tout d’abord, le programme est bien conçu, l’alternance des styles n’étant pas étrangère à son intérêt. Ensuite, la sonorité de l’instrument est d’une précision et d’une beauté incroyables. Capté en public dans la grande salle du Musikverein de Vienne – lieu mythique s’il en est –, le piano conserve une dimension physique que seul, habituellement, le direct lui octroie. Traité de la sorte, il réagit infailliblement aux exigences techniques du jeune virtuose chinois. Ainsi, les deux Sonates de Beethoven nous explosent littéralement à la figure. D’accord, Lang Lang n’est pas le premier à nous les faire ressentir aussi intensément – d’ailleurs, d’autres l’ont fait mieux que lui. Toutefois, son sens de l’interprétation teinté d’audace et de candeur nous force à reconnaître dans cette version l’expression d’un immense talent. Le programme se poursuit avec trois extraits d’Iberia d’Albéniz et avec la Septième Sonate de Prokofiev. Là encore, l’intelligence et l’habileté sont au rendez-vous, à tel point qu’elles nous font en partie oublier les critiques qui accompagnent parfois le jeu du pianiste : un jeu taxé de trivial et manquant d’affectivité. En partie seulement, car s’il fallait trouver une faiblesse dans ce récital, on la trouverait dans des pièces de Chopin qui manquent justement de sensibilité et de poésie, même si la Grande Valse brillante en la bémol majeur a plutôt belle allure. Mais à son âge, peut-on véritablement le blâmer ? Au contraire, sur l’ensemble de ce « Live in Vienna », le gain en maturité est palpable, et même impressionnant. Peut faire mieux, mais en fait déjà tant !

T. HERVÉ - 02/2011