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MOZART

WOLFGANG AMADEUS MOZART
(1756-1791)

Sonates pour piano K. 330 et K. 457
Rondos K. 485 et K. 511
Adagio K. 540

Kristian Bezuidenhout (pianoforte)

HARMONIA MUNDI - HMU 907498


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Deuxième volume sur neuf annoncés d’une intégrale de la musique pour clavier de Mozart, ce disque met en lumière quelques-unes des grandes pièces de la maturité. Considérée par beaucoup comme la plus remarquable de toutes ses sonates, celle en ut mineur K. 457 fut composée en 1784. D’une dynamique confondante, son auteur lui offrit assurément tout ce que le pianoforte de cette époque était en mesure de lui permettre. Probablement animé par la même volonté, c’est aux commandes d’un Paul McNulty de 2008 (un instrument calqué sur un Anton Walter du tout début du XIXe siècle) que Kristian Bezuidenhout a décidé de nous révéler l’étendue de ses possibilités. Excellemment capté, celui-ci dispose de ce qu’il faut de puissance et d’harmonie pour permettre au jeu de l’artiste d’accéder au sublime. Placée en de si bonnes mains, la Sonate en ut majeur K. 330 se manifeste comme un contrepoids idéalement dimensionné. Sensiblement plus grave – sans doute parce que plus intime –, elle soumet les mêmes impressions quant aux capacités de son interprète. Sans devoir pour cela pousser son clavier dans ses derniers retranchements, Kristian Bezuidenhout agit avec l’intelligence des grands pianofortistes. Conscient du potentiel, mais aussi des limites que lui imposent son instrument, il s’attache à en extraire le maximum, tout en faisant très attention à ne pas chercher les difficultés là où il n’y en a pas. Subtilement dessinés, ses phrasés combinent la précision de la plume et le volume du fusain. Pour ce qui est du reste de son programme, le pianiste sud-africain continue de monopoliser notre attention sans le moindre mal. Outrepassant le style galant, c’est une interprétation pleine de rebondissements qui s’offre à l’auditeur. Ainsi, pourtant maintes fois entendus, ces standards de l’édition mozartienne continuent de faire leur effet. Si l’on devait ne trouver qu’un signe de réussite à cet enregistrement, ce serait certainement celui-là. Des œuvres éblouissantes et indispensables pour un disque qui l’est presque tout autant. Ce ne sont plus seulement des mélodies au piano, c’est de l’opéra !

T. HERVÉ - 03/2011