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STRAVINSKY - Le sacre du printemps...

MODESTE MOUSSORGSKI
(1839-1881)

Une nuit sur le Mont Chauve (version originale)

BÉLA BARTÓK
(1881-1945)

Le Mandarin merveilleux

IGOR STRAVINSKY
(1882-1971)

Le Sacre du printemps (version de 1947)

Los Angeles Philharmonic
Esa-Pekka Salonen (direction)

DEUTSCHE GRAMMOPHON - 477 6198 - (SACD)


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Alors que je débutais dans la musique classique, je me souviens avoir abordé la musique symphonique par le premier enregistrement du Sacre du printemps d’Esa-Pekka Salonen (Sony 1989). Avec le recul, je me dis que cela équivalait à un premier saut à l’élastique, tant cette musique exige du néophyte courage et détermination. Pour son écoute, celui-ci devra, plutôt que de regarder le gouffre qui se présente à ses pieds, fixer son attention sur le rythme, l’élément fédérateur de l’œuvre. Toujours en quête du mouvement perpétuel, le chef finnois se remet à l’ouvrage, mais cette fois, à la tête d’un Los Angeles Philharmonic Orchestra aux ordres, car si une musique l’exige, c’est bien celle-là ; d’autres, et non des moindres, y ayant laissé des plumes. Grand spécialiste du répertoire du XXe siècle, Salonen s’appuie sur une excellente connaissance de la partition. Sa précision et son sens de l’articulation compenseront largement la sauvagerie démesurée dont certains font preuve. Les notes sont projetées avec une implacable régularité et ne s’encombrent d’aucune politesse : leur but étant de convaincre, pas de séduire. Moins désincarnée que celle de Boulez (Deutsche Grammophon), cette version est sûrement l’une des plus atypiques, mais aussi l’une des plus respectables. Grâce à ce prodigieux enregistrement, cette œuvre païenne, sorte de Big Bang musical du XXe siècle et archétype stravinskien par définition, est une nouvelle fois en passe d’étaler son statut d’universalité. Face à une musique aussi fascinante, les amateurs de sensations fortes qui décideront à se lancer dans l’aventure ne le regretteront pas, tandis que ceux, restés sur le bord du parapet, finiront tôt ou tard par y parvenir. Cependant, devant une telle réussite, il vaut mieux tôt que tard !

T. HERVÉ - 03/2007