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CHOSTAKOVITCH - Symphonie n° 10

DIMITRI CHOSTAKOVITCH
(1906-1975)

Symphonie n° 10 en mi mineur

Royal Liverpool Philharmonic Orchestra
Vasily Petrenko (direction)

NAXOS - 8.572461


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Depuis que Vasily Petrenko a entamé son cycle des Symphonies de Chostakovitch pour le label Naxos, sa cote de popularité n’a cessé de croître. D’ailleurs, n’a-t-il pas remporté le titre d’Artiste masculin de l’année lors de la cérémonie du Classical Brit Award 2010 ? Pour ceux qui seraient passés à côté de ses précédentes réalisations, cette Dixième – la quatrième de la série – tombe à point nommé. En effet, sous l’influence de la direction du jeune chef russe, la première symphonie poststalinienne de Chostakovitch nous apparaît clairement sous son meilleur jour. Savant mélange de désolation et d’espoir, sans jamais sortir de l’obscurité, le mouvement d’introduction laisse place à l’un des scherzos les plus terrifiants de l’histoire de la musique. Vitriolées, mais jamais vulgaires, ses sonorités verticales résument à elles seules l’idée du chaos. À ce stade, il ne fait aucun doute que nous assistons à une excellente prestation. En cela, les deux derniers épisodes ne sont que pure formalité. En deux fois douze minutes, le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra nous convainc de nouveau sans peine de ses pouvoirs musicaux, aussi bien dans un troisième mouvement Allegretto qui relie ironiquement la tendresse à l’extravagance, que dans un Finale mi-songeur (allure Andante aux accents contemplatifs), mi-tonique (allure Allegro aux allures glorieuses). Tout en bénéficiant d’une plus-value sonore incontestable – les techniciens du son ont eux aussi bien travaillé –, d’un bout à l’autre de ce disque Vasily Petrenko témoigne de sa connaissance des impératifs organiques de l’œuvre. Viscéralement passionnante, sans être totalement imprévisible, son interprétation a le mérite de la cohérence – ce qui vaut mieux que l’inverse. Un tel niveau de performance à ce prix (label Naxos oblige), c’est tout bénéfice !

T. HERVÉ - 02/2011